Ignacio Miró-Charbonnier étudie la guitare, le contrepoint et la fugue avec Francisco Calés, la composition et les musiques du monde avec Luis De Pablo au  Conservatorire supérieur de Madrid.

Après un séjour à Darmstadt au FerienKurse für Neue Musik 1988 et un contact intense avec le compositeur Francisco Guerrero, il se concentre essentiellement sur la composition. Avec Guerrero, il aborde la composition de ses premières œuvres majeures : Perfiles cortantes (1993-1994) pour neuf instruments à vent, le quatuor Carta para Carl Dreyer (1999) et Arco Tenso pour ordinateur (1995). Il trouve d’autres influences chez Cristóbal Halffter et Brian Ferneyhough. Son expérience en musique électronique, commencée avec Horacio Vaggione, s’élargie grâce aux contacts avec James Dashow, Ramón González-Arroyo et Klarenz Barlow.

En 1993 il commence à utiliser l’ordinateur pour la conception de structures sonores avec l’ambition de trouver un juste milieu entre complexité et expressivité. Plusieurs projets sont développés en collaboration avec des scientifiques de l’Universidad autónoma de Madrid et l’Universidad nacional de educación a distancia. Un de ces projets est sélectionné en 1996 par le CDMC de Madrid (Centro para la difusión de la música contemporánea), permettant au compositeur d’entreprendre une étude approfondie de nombreux logiciels et langages de programmation musicale (Max, Csound/Cmusic, Patchwork). Résultant de ce travail, l’écriture de l’œuvre mixte El culto del roble, pour hautbois et bande magnétique (1999) est une commande du CDMC de Madrid.

Les compositions de Ignacio Miró-Charbonnier forment des groupes en relation avec des sujets extra-musicaux et constituent une sorte de portrait esthétique (et éthique) du compositeur. Quatre groupes d’œuvres ont été mis en chantier : (I) pièces pour quatuor à cordes, lettres ouvertes à des metteurs en scène de film des années 1950-1970 ; (II) pièces pour ensembles de vents et percussion, revendiquant une proximité avec l’art extrême-oriental de la peinture et la calligraphie ; (III) pièces pour instruments solistes, une visite personnelle à travers les écrits du poète Fernando Pessoa ; et (IV) œuvres impliquant l’électronique et essayant d’évoquer les rites des cultures dites « primitives ».

© Ircam-Centre Pompidou, 2011


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