Benedict Mason Ă©tudie au King’s College Cambridge de 1971 Ă  1975 puis, de 1975 Ă  1978, la rĂ©alisation cinĂ©matographique au Royal College of Art de Londres. Peu Ă  peu, la rĂ©alisation de musiques de films et le montage son prennent le dessus et le mènent Ă  se consacrer Ă  la composition. Il remporte dès les annĂ©es quatre-vingt de nombreux prix internationaux : le prix Guido d’Arezzo pour Oil and Petrol Marks on a Wet Road are Sometimes Held to be Spots where a Rainbow Stood (1987), le prix Benjamin Britten pour sa première Ĺ“uvre orchestrale Lighthouses of England and Wales (1987), le prix Siemens (1992) et le Fulbright Fellowship. L’œuvre qui Ă©tablit sa notoriĂ©tĂ© The Hinterstoisser Traverse gagne le prix de la Westdeutschen Rundfunk en 1989.

La musique de Mason est jouĂ©e et diffusĂ©e dans le monde entier, notamment par l’ensemble Asko, l’Avanti! Chamber Orchestra, l’Orchestre symphonique du Hessischer Rundfunk, le BBC Symphony Orchestra, Speculum Musicae. Il entretient une relation particulièrement suivie avec l’Ensemble Modern commanditaire de ChaplinOperas (1988) et de Self-Referential Songs and Realistic Virelais (1990) ; le London Sinfonietta crĂ©Ă©e le Double Concerto (1989), ! (1992) et les Rilke Songs (1992) ; ses deux quatuors Ă  cordes (de 1987 et 1993) sont crĂ©Ă©s par le Quatuor Arditti.

Ses premières œuvres sont postmodernes, en particulier Double Concerto pour cor, trombone et ensemble (1989), Sapere Aude (1989), cantate sur des textes scientifiques de l’époque des Lumières jusqu’à aujourd’hui, pour soprano, orchestre d’instruments du XVIIIe siècle et deux synthétiseurs.

Dans les années quatre-vingt dix, son vif intérêt pour la polyrythmie est à l’origine d’œuvres virtuoses comme le Concerto for the Viola Section, créé en 1992 par le BBC Symphony Orchestra ou Animals and the Origins of the Dance (1992). Commande de la Biennale de Munich, un opéra Playing Away voit le jour en 1994, créé en mai 1994 au Deutsches Theater de Munich et révisé pour une nouvelle création au Bregenzer Festspiele en 2007.

Mason introduit la spatialisation dans ses Ĺ“uvres, d’abord en y incluant l’élĂ©ment gĂ©ographique, des images sonores se rapportant Ă  des paysages, Lighthouses of England and Wales (1987), puis Ă  travers le thème des salles de concerts pour lesquelles il Ă©crit expressĂ©ment des Ĺ“uvres par exemple Third Music for European Concert Hall, EIC, Espro, …I love my life (1994) pour l’Espace de projection de l’Ircam, Asko. Paradiso. The Fifth Music: ResumĂ© with C.P.E. Bach (1995) pour le Paradiso Ă  Amsterdam, Szene fĂĽr Drei Frauenstimmen, drei Spiegelstimmen, Orchester, Sampler und Film (1998) pour l’inauguration du Kultur und Kongresszentrum de Lucerne rĂ©alisĂ© par Jean Nouvel. Ce cycle continue avec Music for Oslo City Hall crĂ©Ă© au festival Ultima en 2010.

De la relation du son avec l’espace architectural, la musique devient une fonction de l’architecture et le bâtiment, l’un des paramètres fondamental de l’écriture, au même titre que le rythme et le timbre pour lesquels ses recherches le mènent à utiliser des instruments rares tels l’orgue à feu et le disque photosonique dans Presence and Penumbrae, installation de 2004, ou dans l’instrumentation qu’il créée dans the neurons, the tongue, the cochlea….the breath, the resonance (2000).

Faisant naturellement suite aux compositions liĂ©es aux lieux de concert, Mason compose dans les annĂ©es 2000 des installation sonores, Ĺ“uvres de « concert-exposition-performance Â», comme la « musique-sculpture Â» felt|ebb|thus|brink|here|array|telling crĂ©Ă©e Ă  Donaueschingen en 2004.

En 2010, Benedict Mason compose deux œuvres pour l’ensemble Modern, Eisenach, créé dans la ville du même nom et [image:33][.] dont le titre est un idéogramme fictif dessiné par le compositeur et la création clôture sa résidence à Pearl River Delta.

© Ircam-Centre Pompidou, 2010

sources

  • Richard Toop, Ă©ditions Chester ;
  • Volker Straebel, « Musik ist heute ĂĽberall und immerzu: Benedict Mason im Gespräch », Berliner Tagespiegel, 7 mars 1997 ;
  • George Steel, « Benedict Mason », The Bomb, n° 100, 2007.


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