Alexina Louie, née à Vancouver, Colombie-Britannique, fit ses études de baccalauréat à l’Université de la Colombie-Britannique et ses études supérieures avec Pauline Oliveros et Robert Erickson en Californie, où elle obtint sa maîtrise en composition de l’Université de la Californie à San Diego. Depuis son retour au Canada en 1980, elle a exécuté des commandes pour les principaux ensembles de musique nouvelle au pays et pour de nombreux interprètes renommés. Le Conseil canadien de la musique l’a déclarée Compositeur de l’année en 1986 ; par ailleurs, ses compositions ont été mises à l’honneur en plusieurs circonstances, et elle a notamment gagné le prix Juno pour la meilleure oeuvre classique en 1988. En outre, Music For a Thousand Autumns a été sélectionnée pour être jouée aux journées de la Société internationale de la musique contemporaine à Hong Kong, en 1988 également.
Dans sa musique, Louie met en valeur une habileté technique et une imagination marquées par une grande variété d’influences, depuis son patrimoine chinois jusqu’à ses études théoriques et historiques approfondies. En plus d’avoir travaillé la méditation sonique et la composition avec Pauline Oliveros en Californie, elle a profité de ses études à l’Université de la Californie à San Diego pour s’initier à une nouvelle manière d’écouter les sons. Puisqu’elle n’a jamais suivi de cours en orchestration, elle attribue son utilisation originale de la couleur instrumentale aux expériences sur le timbre qu’elle a faites avec Robert Erickson, à sa collaboration avec l’ensemble de méditation, et son exploration du médium électronique. À cette époque, elle était également curieuse de la musique chinoise, japonaise, coréenne, indienne et indonésienne, ce qui la conduisit à étudier la cithare chinoise antique, le ch’in, avec Lui Trun-Yuen, à l’Université de la Californie à Los Angeles. Bon nombre de ses oeuvres explorent les principes opposés du yin et du yang. Une même oeuvre peut renfermer les pôles extrêmes de l’ombre et de la lumière, du lyrisme et de la percussion, ou de l’introspection personnelle intense et de l’extroversion exubérante. L’examen constant de partitions musicales, l’écoute assidue d’enregistrements, la fréquentation de la littérature, de la poésie et des arts visuels, la pratique de l’introspection et surtout celle, soutenue, de la composition ont aidé Louie à se forger un style expressif, authentiquement personnel, enraciné dans un amalgame de l’orient et de l’occident.
En 1980, Louie a élu résidence à Toronto et y travaille comme compositeure indépendante dans tous les médias, y compris la danse, le cinéma et la télévision.