John Cage (1912-1992)

Sixteen Dances (1950 -1951)

for soloist and company of three

  • General information
    • Composition date: 1950 - 1951
    • Video, installation (detail, author): chorégraphie de Merce Cunningham
    • Duration: 53 mn
    • Publisher: Peters, New York, nº EP 6792

Premiere information

  • Date: 17 January 1951
    Location:

    États-Unis, New York, Milbrook, Bennett Junior College


    Performers:

    un ensemble non idendifié, dirigé par John Cage, avec choréographie et costumes  par Eleanor de Vito, John Cage, Remy Charlip et Merce Cunningham.

Table of contents

  1. colère
  2. interlude
  3. humour
  4. interlude
  5. chagrin
  6. interlude
  7. héroïsme
  8. interlude
  9. dégoût
  10. interlude
  11. émerveillement
  12. interlude
  13. peur
  14. interlude
  15. érotisme
  16. tranquillité

Program note

Sixteen Dances représente une étape intermédiaire dans l’évolution des techniques de John Cage car elle utilise des séries de sons prédéfinis. Le registre sonore de la pièce est composée de soixante quatre sons différents, arrangés en huit rangs de huit colonnes chacun. Comme dans ses œuvres précédentes, John Cage limite ainsi délibérément ses choix compositionnels ; il s’agit alors de se déplacer dans le registre sonore, de choisir un son puis un autre et de les enchaîner rythmiquement. De plus, au cours des seize danses, le contenu du registre se modifie progressivement pour que les sons entendus à la fin soient totalement différents de ceux du début.

Le chorégraphe, quant à lui, s’est inspiré des huit émotions permanentes de la tradition indienne rasa ; quatre d’entre elles sont blanches (l’humour, l’émerveillement, l’érotisme, l’héroïsme), et les quatre autres sont noires (la colère, la peur, le dégoût, le chagrin). Ces émotions sont les huit premières des navarasas (« neuf émotions ») et ont une tendance commune vers la neuvième : la tranquillité. Chaque danse est suivie par un interlude.

Par différents moyens — le rythme, la dynamique, les silences —, John Cage transforme les matériaux bruts du registre sonore en expressions de ces diverses émotions. Le registre produit ainsi une musique tour à tour affolée (la peur), légère et étrange (l’humour), maugréante et désagréable (le dégoût), morne (la tristesse), sensuelle (l’érotisme) etc. De remarquables effets sont également produit dans les interludes (mélodie innocente pour le douzième et même un blues pour le dixième).

James Pritchett, progrmame du concert du 25 mars 2010, Centre-Pompidou.