Mon petit musée imaginaire... De l’Arte Povera, attitude artistique italienne née dans l’effervescence de 1968, j’ai souvent apprécié l’engagement politique de leur art sans hétéronomie, le retour de l’esthétique sans rejet de l’art conceptuel, la primauté accordée à l’œuvre et non aux matériaux et technologies utilisés (en particulier l’emploi de matériaux pauvres), la richesse du détournement culturel de Dame Nature, et, enfin, l’amour du double regard, du contresens et de l’illusion. Quatre artistes visuels illustrent les quatre mouvements de à propos. Ils ne se réclament pas, à l’exception de l’un, de ce mouvement, mais pourraient s’y apparenter. Je les apprécie surtout pour leur singularité esthétique. Textures orientées, déconstruction de différents matériaux, que ce soient des références extérieures (Etenraku dans II.Quand Jeff Wall regarde Hokusaï) ou des citations provenant des autres mouvements, instruments détournés, paradoxes de la perception, matières apparemment simples mais proposant de multiples écoutes, ces feuillets d’album sont à écouter comme un enfant.