Commande du Festival Musiques Démesurées, Série Rouge prend pour point de départ le cœur, organe, entité sonore, générateur de la machine humaine, portant les flux, rouges, du sang. L’idée musicale, en particulier le matériau pour la partie électronique ainsi que la dimension rythmique s’appuie sur cette « molécule élémentaire » du rythme cardiaque.
Mais comme dans toutes les autres œuvres de ce cycle, une dimension sémantique ou pseudo-narrative s’immisce dans le projet. Le sang, celui qui coule régulièrement des cadavres, qui gicle du cou des bestiaux de l’abattoir dans La Grève d’Eisenstein, qui recouvre le plateau de théâtre dans l’œuvre du chorégraphe Jan Fabre Je suis sang, ou celui qui déferle et recouvre le sol, vision cauchemardesque empruntée à Shining de Stanley Kubrik… Autant d’images, d’énergies de mémoires qui tracent ici les lignes d’un parcours qui passent d’une certaine stabilité à un état chaotique, violent et archaïque.