Composée de plusieurs tableaux, l’œuvre Mezzogiorno est fondée sur une osmose linguistique, suggérée partiellement par la nature de l’instrumentation. Osmose linguistique qui naît du dialogue constant entre les sonorités appartenant à deux mondes sonores, le monde de la tradition savante (les cordes, le bois, le piano), et celui du jazz-rock (la guitare électrique, la basse électrique, certains sons de synthétiseur, certaines percussions). Parfois, la saturation d’une simple distorsion peut suggérer des textures harmoniques denses et métalliques interprétées par les composantes « savantes » de l’ensemble. Parfois le geste lyrique d’un bois grave peut conduire la basse électrique à persévérer dans un comportement instrumental analogue, oubliant en partie sa nature et cherchant ainsi une nouvelle forme de participation au son collectif.
Mezzogiorno représente pour moi une sorte de communion asémantique, une rencontre loin des pressions sémantiques, de ces caractéristiques qui normalement permettent de reconnaître un genre de musique et de le classer dans un style codifié.
L’intervention de l’électronique est essentielle dans le processus d’osmose, soit pour la gestion des métamorphoses du son (grâce à des traitements en temps réel) soit dans l’expression de la poétique de l’espace.