À quel Masque est-il fait allusion ? (On ne peut s'empêcher de songer au bunraku qui a tant impressionné le compositeur – ce théâtre japonais où les marionnettes sont actionnées par des manipulateurs masqués. Et surtout au nô, dans lequel la voix de l'acteur est masquée par le retard stylisé de la diction, qui correspond à une gestuelle ralentie, comme suspendue.)
Quoi qu'il en soit, le terme dit bien le mystère – et un certain hiératisme – qui se dégage de ces trois pièces.
La première et la dernière sont d'une lenteur « extrême », la deuxième légèrement plus animée. Et dans les trois, « son et silence sont à égalité ». Car pour Takemitsu, « entre la fin d'un son et le début du suivant, on ne peut pas dire qu'il n'y ait rien » : « le silence est aussi important que le son » (ce que la partition d'Incidental II, qui lie une note à un silence, exprime de façon saisissante).