Dans Lumières Abyssales – Chroma I, les polyphonies de timbres sont perfusées par une fluidité héraclitienne qui ne cesse pas. La gestualité inquiète et très active du hautbois et du premier violon — puissantes individualités vibrantes — agisse comme énergie d’activation des masses orchestrales de plus en plus denses, jusqu’au atteindre des pressions abyssales. Cette pièce pour grand orchestre nous propose un voyage dans les profondeurs de notre écoute. La perception auditive restera la seule guide de notre esprit, qui soumis à des nombreux doutes, à des descentes vertigineuses dans l’abîme, ne sera pas manquée de stimulus d’espoir et de lumière. D’abord, cette incertitude peut nous paraître insupportable, mais on apprend à vivre avec elle et à lui faire face... La lutte éternelle contre cette incertitude devient le véritable moteur de notre existence.
Hèctor Parra, 2006.