Le lointain nostalgique et utopique m'est un ami qui se désespère en une inquiétude permanente.
La qualité rare des sons inventés par Gidon. Ils font résonner les différents espaces de la « Petite Philharmonie ».
Comment les espaces fragmentés de la « Petite Philharmonie » ouvrent de nouveaux horizons aux sons originaux de Gidon : ceux du proche et du lointain, des rencontres, des heurts, du silence, de l'intérieur, de l'extérieur, des conflits qui se chevauchent.
Des bandes magnétiques se mêlent, telles les voix des madrigaux, au violon solo et à la musique live électronique – les voix de tant de « CAMINANTES » – « VOYAGEURS ».
Pas de traitement ni de transformation : les sons de Gidon sont originaux. Durant trois jours, rien d'autre que des prises de son dans le Studio expérimental de la SWF à Fribourg.
Entendre sans fin – tâtonner à la recherche de l'affinité élue – sentiments musicaux divers, voix pour voix.
Comme les anciens néerlandais imaginatifs.
Et Gidon se livre à ces différents espaces avec une autre écriture, « Invention ». Et il les abandonne.
Luigi Nono, Venise, 25 juillet 88, Ars Mucica 92.