La pièce prend prétexte d'un court extrait du Prométhée d'Eschyle pour construire à sa manière une action dramatique imaginaire (ni discursive, ni narrative) mais sensée tout de même exprimer la violence, la force et le désarroi de deux personnages mythiques (Iô et Prométhée), tous deux persécutés à leur manière, tels qu'ils sont donnés à voir dans la pièce d'Eschyle.
Pour autant les mots de la pièce, ici en grec ancien, ne sont pas traités pour en retirer un sens précis. Ils sont davantage un prétexte pour opposer des discours plus « monolithiques » que sémantiques, ceux du chœur, de Io et Prométhée.
La partition est divisée en 9 parties d'inégales durées :
Anacrouse (son bref et puissant), 1er chœur, Exodos (commentaire instrumental), 1er récit (Iô), 2e chœur (Prométhée), Exodos, 2e récit (Iô), 3e chœur, Thésis (conclusion instrumentale).
(Par rapport à la version originale, quelques modifications sensibles furent apportées à la partition, notamment par la simplification ou la suppression de certains passages jugés trop lourds à monter ou trop singuliers (par exemple en ramenant à une tessiture normale la partie de contralto, mi grave au la aigu – la 1ère version faisait descendre la partie vocale au la grave du baryton). Deux parties de trompette ont été également ajoutées à l'orchestration originale).
L'instrumentation, volontairement déséquilibrée, propose des oppositions très tranchées de couleurs, souvent âpres et crues, parfois discrètes et délicates.