Cette œuvre fut composée à la mémoire du célèbre poète anglais, ami de Stravinsky ; Dylan Thomas et Stravinsky projetaient de collaborer pour un opéra. Alors qu'ils allaient travailler ensemble sur le livret, Dylan Thomas mourut subitement à l'âge de 39 ans. « Pendant les mois qui suivirent, je pensai à composer quelque chose à la mémoire de Dylan Thomas. Aucun poème de lui ne pouvait mieux s'adapter à mon projet qu'un poème qu'il avait composé à la mémoire de son père. Ayant ainsi composé le chant, je décidai d'ajouter un prélude et un postlude (appelés canons-funèbres) purement instrumentaux qui sont des canons en contrechant entre quatuor de trombones et quatuor à cordes » (I.S.).
Cette composition, postérieure au Septuor et aux Trois chants d'après Shakespeare, est aussi sérielle ; elle constitue une des premières démarches de Stravinsky vers ce nouvel univers. Toute l'œuvre dérive d'une série de 5 notes. Elle renoue, comme les Trois chants d'après Shakespeare et comme les chants de la période russe, avec le chant syllabique.