Le titre exprime simplement l'idée de la disparition, ou de l'occultation partielle, mais avec une « promesse de retour » et une notion de prédictibilité. La pièce n'est pas une transcription littérale de cette idée, mais plutôt l'espace dans lequel vont s'effectuer de multiples opérations d'un type similaire, sur un plan musical et parfois plus personnel. Certains éléments de mon passé musical ressurgissent ça et là, intégrés, incrustés parfois dans la continuité comme des strates dans une vue en coupe du sous-sol.
La clarinette est omniprésente, dense, touffue et laisse des traces de son passage, contaminant régulièrement l'ensemble qui s'emballe alors, jusqu'à la masquer en grande partie. Elle ne se tait que lorsqu'on ne l'écoute plus vraiment, soit parce qu'elle est trop bavarde ou parce qu'elle a bien malgré elle généré une trop grande activité. L'écriture de la ligne de clarinette, laissant transparaître par endroits mon passé de guitariste, cherche à s'approcher de cette sensation de spontanéité et de grande liberté que donne le musicien qui improvise et nous parle de lui.
Avec cette pièce, je poursuis aussi mon travail d'exploration des phénomènes liés à la perception et à la lisibilité de l'organisation formelle articulant le matériau musical, dans un langage que j'aimerais le plus direct et le plus communicatif possible, et dans lequel la liberté de l'écriture est au service de l'imaginaire et de sa matérialisation.
Yan Maresz.