Cells met en scène un jeu énergique avec de nombreuses tentatives de rassemblement et d'homogénéisation arrachées au chaos. Les passages structurés sont davantage une ouverture ou une libération qu'une consolidation. La musique y rayonne d'une énergie éminemment sensuelle, voire théâtrale, inspirée par une puissante imagination sonore.
L'œuvre utilise l'espace au sens littéral : les cinq mouvements sont joués en des endroits différents, précisés dans la partition. Cette différenciation joue un rôle dans l'agencement très précis de forces instables.
Cells connaît aussi des instants d'évidence, échos de la musique concertante traditionnelle, lorsque certains instruments solistes ou de petits groupes de timbres insolites attirent sur eux l'attention. Grâce à ces sortes de grossissements, pendant lesquels la force du collectif est mise entre parenthèses, l'oeuvre offre une alternance de distance et de rapprochement.
Jörn Peter Hiekel.