« Ce texte fait entendre le légendaire, le poème dont nous sommes faits ». On est au commencement de la création du monde et c’est la lumière qui est d’abord créée, au premier jour, « Yom é’had… Jour Un ». C’est par l’écoute de ce texte récité que je me suis immergée dans la puissance musicale de la langue hébraïque et j’ai cherché avec cette nouvelle œuvre à faire résoner les harmoniques des mots. Le matériau vocal du chant synagogal antique développe tout au long de la pièce ses propres échos, selon le procédé du chant diphonique. Le soliste-chantre se sert alors de la cavité buccale comme caisse de résonance à volume variable selon les voyelles qu’il prononce [ u o e a ], ce qui lui permet de sélectionner les harmoniques du fondamental. Métaphore musicale de la langue hébraïque qui est à l’origine consonantique comme elle est écrite dans le texte sacré, puis vocalisée dès qu’elle fut parlée / révélée.
Florence Baschet.