« Ce qui m’importe, c’est de travailler avec des éléments que je maîtrise de mieux en mieux, d’atteindre une certaine fluidité, et d’établir une continuité significative entre les œuvres. » Michael Jarrell
Cette continuité entre les œuvres trouve son apogée dans les Assonances, une série d’œuvres commencée en 1983. Concentrées sur une idée et évoluant librement à l’intérieur de celle-ci, les Assonances, « cahiers d’esquisses » du compositeur, réactivent simultanément la notion de cycle des Sequenze de Berio, et la notion d’auto-analyse des Chemins : « re-regarder le texte musical, reprendre des éléments et des expériences, varier la couleur instrumentale », tel est donc l’enjeu de ces œuvres.
« Les vers des plus anciens poèmes français n’ont pas de rimes, mais seulement des assonances. On dit que deux vers assonent entre eux quand leur dernière voyelle accentuée est la même voyelle. Il n’est pas nécessaire que les phonèmes ou sons qui suivent ou précèdent immédiatement cette voyelle se ressemblent ou soient absolument différents dans les deux vers. Peu importe l’orthographe, mais il est indispensable que ces voyelles se prononcent pareillement, qu’elles aient le même timbre. » Michael Jarrell
Ecrites pour clarinette, pour clarinette basse, pour clarinette basse, violoncelle et piano, pour tuba, alto et électronique (ad libitum), pour violoncelle et quatre groupes instrumentaux, pour ensemble, pour percussion, ou pour deux percussions, deux pianos et électronique, les premières Assonances constituent à ce jour les moments d’un cycle toujours ouvert où l’état instrumental ne décline pas, expérimentalement, l’ensemble de ses virtualités, mais se heurte aux limites d’une écriture musicale qui intègre elle-même les limites de l’instrument.
Michael Jarrell / Laurent Feneyrou.