« C'est au cours du premier siècle après J.-C. que l'enseignement bouddhiste inventa le mot « advaya », signifiant « qui n'est pas deux », pour désigner une dualité transcendante. Même si nous subissons l'influence d'une certaine illusion, nous réalisons que notre illusion et ses manifestations sont engendrées par une même cause. Autrement dit, nous transcendons la dualité de la division entre sujet et objet en ce sens que nous ressentons et nous nous rendons compte intuitivement que tous deux émanent des mêmes forces cosmiques. » (Lama Govinda)
Tous les sons utilisés dans cette pièce sont dérivés du violoncelle ; certains sont produits en temps réel, pendant l'exécution, d'autres ont été enregistrés puis ont subi un traitement électronique approfondi de manière à être rejoués sur des disques compacts ou par un clavier d'échantillonneur. Beaucoup de sons ont été obtenus en analysant des passages de musique jouée par le violoncelle puis en resynthétisant ensuite la musique obtenue par analyse en modifiant au cours du processus la structure interne du son (le spectre).
Une hiérarchie de « spectres compressés », allant du consonant (la série harmonique naturelle) à l'instable, a été établie : le centre de consonance est le la (220 Hz), la première corde du violoncelle. Le violoncelle et l'électronique se rapportent habituellement au même matériau musical à n'importe quel moment donné, bien que les vitesses soient parfois différentes. Un motif de violoncelle par exemple, d'une durée de quatre secondes, est étiré grâce à une technique découpant le motif en minuscules granules pour les répartir ensuite en grandes quantités sur une durée de deux minutes et demie.
Mes remerciements à Régis Mitonneau, Eric Daubresse et particulièrement à Cort Lippe pour leur aide précieuse pour la partie électronique, et à Antoine Ladrette pour l'enregistrement du matériau au violoncelle.
Jonathan Harvey.