Cette soirée fait la part belle aux écritures italiennes à travers trois générations d’artistes, de Luciano Berio, disparu il y a vingt ans, à Matteo Gualandi né en 1995. Entrelacs du monde instrumental et électronique, les « tresses incorporées » de Lara Morciano sont devenues une pièce de répertoire mixte pour les flûtistes. Dans sa création, le compositeur chilien José Miguel Fernández réalise quant à lui l’interaction fine entre les gestes du chef d’orchestre, le langage de programmation et les stratégies de synchronisation offerte par la reconnaissance gestuelle. Matteo Gualandi concentre toute la poétique sonore dans un cycle de miniatures de chambre, Fleurs de sang et de rosée. Enfin Berio et son Thema élaboré à partir du chapitre des Sirènes d’Ulysse de Joyce, réussit une synthèse magistrale entre le mot, la voix de Cathy Berberian et l’électroacoustique. Les onomatopées et les sonorités du texte foisonnent : « Imperthnthn thnthnthn » apparenté aux trilles, « Chips piching Chips » au staccato. Significations musicales et textuelles se confondent et se répondent, dans une économie de matériau rare et enthousiasmante.