Né en 1907 à Kolozsvàr, Transylvanie. Sàndor Veress étudie la composition à l’Académie de Musique à Budapest auprès de Zoltàn Kodàly et le piano auprès de Béla Bartók. Il devient l’assistant de Làszló Lajtha, dirigeant le département d’ethnomusicologie du Musée National d’Ethnographie et entreprend des voyages de recherche en Hongrie, Transylvanie et Moldavie. Il avait été l’assistant de Bartók à l’Institut d’ethnomusicologie de Budapest : c’est lui (et seulement lui) que Bartók recommandait partout comme le plus grand talent hongrois. Puis il a pris la classe de Zoltàn Kodàly à l’Académie de Budapest, où il a eu notamment György Ligeti et György Kurtàg comme élèves. Il se réfugia en Suisse en 1949, enseignant le solfège, l’harmonie et la pédagogie à Berne. «Beaucoup de compositeurs suisses furent ses élèves, tels que Jürg Wyttenbach, Gerhard Holzer, Urs Peter Schneider, Roland Moser, Heinz Marti, Hans Wütrich, Theo Hilsbrunner, etc. Rétrospectivement, on remarque que chacun de ces musiciens a développé un style personnel, ce qui prouve la qualité de l’enseignement de Veress : il n’a pas produit des épigones !» (Holliger)
Veress a développé - comme Bartók - un langage musical enraciné dans la musique hongroise, mais qui la dépasse, pour devenir sur-nationale et très autonome. Sa vaste culture était aussi la base d’un humanisme et d’une ouverture culturelle qui ont marqué les pièces de musique de chambre de son début, mais également les oeuvres de sa période helvétique.