Lars Petter Hagen étudie la composition à l’Académie norvégienne de musique d’Oslo entre 1995 et 2000. Il suit également des cours avec Brian Ferneyhough, Salvatore Sciarrino et Jonathan Harvey.
Il est remarqué en 2005 aux Donaueschinger Tage für Neue Musik pour sa pièce Norwegische Archive. Le titre de cette pièce est représentatif des préoccupations du compositeur : la question du poids historique de la généalogie de son œuvre, et plus généralement de « l’influence pour l’artiste à l’ère de la rétromanie1 » se retrouvent dans Archive Fever (2019), Tveitt Fragments (2006, du nom de Geirr Tveitt, pianiste norvégien du début du XXe siècle, dont les restes brûlés des partitions constituent la base de la pièce) et encore plus explicitement dans The Artist’s Despair Before the Grandeur of Ancient Ruins (2010). La citation (et son dépassement) constitue donc un élément central du travail du compositeur, comme en témoigne Harmonium Repertoire (2016) qui fait appel à diverses partie d’harmonium de pièces pour orchestre de Schoenberg, Mahler, Strauss, Berg et Bruckner.
Tous ces questionnements informent le travail de Lars Petter Hagen en tant que responsable musical : en 2003, il est directeur artistique de Ny Musikk Society (section norvégienne de la Société internationale de Musique contemporaine), où il fonde et gère le Happy Days Sound Festival jusqu’en 2009. De 2011 à 2017, il est directeur artistique du festival Ultima et occupe le même poste pour les Nordic Music Days de 2009 et 2014. En 2017, il est nommé directeur de projet pour les cent ans de l’Orchestre philharmonique d’Oslo. En 2020, il accède au poste de directeur du développement pour l’orchestre et prend la même année la fonction de président du Conseil des arts de Norvège. En mai 2022, il est nommé directeur du festival international de Bergen. Dans chacune de ses fonctions, Lars Petter Hagen porte la réflexion sur le dialogue avec l’histoire et la tradition qui sous-tend son travail en proposant des programmes mêlant des grandes pièces de la musique contemporaine à des nouvelles commandes et permettant une représentation étendue de techniques d’avant-garde variées.
Ses pièces ont été jouées à des festivals comme Donaueschinger Musiktage, Maerzmusik, Eclat et Gaudeamus Music Week par des ensembles tels que l’Ensemble Modern, SWR Sinfonieorchester Baden- Baden, Klangforum Wien, Cikada, Neue Vocalsolisten Stuttgart et l’Orchestre philharmonique d’Oslo.
Le compositeur a enseigné aux cours d’été de Darmstadt et fait également partie du programme de transmission pédagogique Forecast. Deux CD monographiques lui ont été consacrés chez Aurora et BIS.
Prix et récompenses
- Grammy norvégien dans la catégorie « Contemporain » pour Lament, 2013 ;
- Grammy norvégien dans la catégorie « Compositeur de l’année », 2013 ;
- Prix Edvard pour Passage – Silence and Light Triptych, 2004 ;
- Prix Compositeur Arne Nordheim, 2003.
1. Rob Young, « A Cure for Archive Fever. Lars Petter Hagen, Composer and curator », cité sur le site du compositeur.↩