Darius Milhaud est un compositeur français nĂ© Ă  Marseille, le 4 septembre 1892. Il passe son enfance Ă  Aix-en-Provence et dĂ©bute l’apprentissage du violon Ă  7 ans auprès de LĂ©o Bruguier. Cinq ans plus tard, il intègre le quatuor Ă  cordes de son maĂ®tre. Il s’y familiarise avec le rĂ©pertoire classique et romantique, et y dĂ©couvre les quatuors de Franck et Debussy. ArrivĂ© Ă  Paris en 1909, il s’enthousiasme pour la musique contemporaine grâce aux spectacles des Ballets russes et aux concerts de la SociĂ©tĂ© musicale indĂ©pendante (SMI). Au Conservatoire, il Ă©tudie l’harmonie et la fugue mais, surtout, il fait la rencontre capitale d’AndrĂ© Gedalge, son professeur de contrepoint, de composition et d’orchestration, dont l’attention soutenue Ă  la continuitĂ© mĂ©lodique le marque. Il tisse des liens durables avec plusieurs jeunes compositeurs : Honegger, Ibert, Cliquet et WiĂ©ner. En 1914, il fait la connaissance de Koechlin, avec qui il prend l’habitude, pendant quelques annĂ©es, d’analyser des Ĺ“uvres contemporaines. En raison de problèmes de santĂ©, Milhaud n’est pas mobilisĂ© lors de la Première Guerre mondiale. En 1917, il part pour le BrĂ©sil comme secrĂ©taire de Paul Claudel, qui y est nommĂ© ministre plĂ©nipotentiaire, et y dĂ©couvre une musique qui le marque profondĂ©ment.

Il rentre après la guerre et un groupe de jeunes musiciens prend l’habitude de se retrouver chez lui tous les samedis. En mĂŞme temps, ils prennent possession d’un atelier de peinture de la rue Huyghens, oĂą ils donnent des concerts de musique contemporaine qui rencontrent un succès extraordinaire. Ă€ la suite de l’un d’entre eux, Henri Collet fait paraĂ®tre son plus cĂ©lèbre article dans la revue Comoedia du 16 janvier 1920 : « Les Cinq Russes, les Six Français et Erik Satie Â». Le Groupe des Six est nĂ© ! Tous ont soulignĂ© ce que leur groupement avait de libre sur le plan esthĂ©tique. Le Groupe des Six est avant tout amical et beaucoup de ces amitiĂ©s sont restĂ©es vives tout au long de leur vie. Mais, formidable caisse de rĂ©sonance, le groupe sert Ă©galement leur carrière. Grâce Ă  l’activitĂ© infatigable de Jean Cocteau â€“ qui distille des idĂ©es plus poĂ©tiques que rĂ©ellement thĂ©oriques â€“, la reconnaissance du Groupe des Six est bien plus importante sur le moment que celle Ă  laquelle chacun aurait pu accĂ©der seul. Rapidement, les musiciens sont « lancĂ©s Â».

Durant l’entre-deux-guerres, le jazz exerce une influence importante sur la musique française, Ă  distance souvent, peu de compositeurs ayant l’occasion d’aller l’écouter directement aux États-Unis. Grâce Ă  une tournĂ©e de concerts en 1922, Milhaud est l’un des rares Ă  dĂ©couvrir le « vrai Â» jazz. La musique qu’il entend est pour lui une rĂ©vĂ©lation bouleversante. Durant quelques annĂ©es, le BrĂ©sil et les États-Unis exercent alors sur lui une influence forte et passagère, qui donne naissance Ă  certaines de ses Ĺ“uvres les plus populaires.

Les annĂ©es 1920 sont extrĂŞmement riches pour Milhaud, qui compose avec rĂ©gularitĂ© et un succès grandissant, et qui entreprend Ă©galement plusieurs tournĂ©es internationales â€“ USA (1922 et 1927), URSS (1926). Il occupe alors une place importante dans le paysage musical français. En 1925, il Ă©pouse sa cousine Madeleine. Dans les annĂ©es 1930, il compose Ă©normĂ©ment pour le cinĂ©ma, mais sa vie est perturbĂ©e par des crises de rhumatisme de plus en plus violentes, qui l’invalident jusqu’à le forcer Ă  ne se dĂ©placer qu’en chaise roulante Ă  partir de la fin de la dĂ©cennie suivante.

La Deuxième Guerre mondiale le frappe de plein fouet. Il assiste encore à la création de sa Médée à l’Opéra de Paris en mai 1940, puis l’Occupation le contraint à s’exiler aux États-Unis. Henri Sauguet et Roger Désormière mettent ses partitions en sécurité chez Arthur Honegger et Désormière paie le loyer de Milhaud pendant toute l’Occupation.

Peu après son arrivĂ©e aux États-Unis, Milhaud commence Ă  enseigner au Mills College près de San Francisco. Il ne rentre en France qu’en 1947. La dernière partie de sa vie est partagĂ©e Ă  peu près Ă©galement entre les deux cĂ´tĂ©s de l’Atlantique : Ă  son retour, il est nommĂ© professeur de composition au Conservatoire de Paris. Mais, jusqu’en 1971, il conserve son poste au Mills College et donne Ă©galement des cours Ă  l’acadĂ©mie d’étĂ© d’Aspen dans le Colorado. CrĂ©atif jusqu’à la fin de sa vie, il s’éteint Ă  Genève le 22 juin 1974, laissant quatre cent quarante-trois Ĺ“uvres achevĂ©es.

© Ircam-Centre Pompidou, 2019


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