Beat Furrer commence des études de piano au conservatoire de sa ville natale puis s’installe à Vienne en 1975 pour étudier la composition avec Roman Haubenstock-Ramati et la direction d’orchestre avec Otmar Suitner.
En 1985, il crée l’ensemble Klangforum Wien (d’abord appelée Société de l’art acoustique). Il en est le directeur artistique jusqu’en juillet 1992. Depuis 1992, Beat Furrer est professeur de composition à l’Université de musique et d’arts du spectacle de Graz. De 2006 à 2009, il est professeur de composition invité à l’Université de musique et d’arts du spectacle à Francfort-sur-le-Main.
Il est professeur de composition Ă la Hochschule fĂĽr Musik und Darstellende Kunst Ă Graz.
Les arts plastiques, la littérature, le jazz forment l’arrière-plan d’où naissent les premières œuvres. Certaines techniques s’apparentent par analogie aux procédés plastiques : superposition de couches qui cernent progressivement un objet en revisitant une même structure (Retour an dich, trio, 1986), effets de clairs-obscurs (Streichquartett n° 1, 1984). Ce travail de différenciation extrême entre les sons, les gestes et les textures se ramifie par endroits en des trames très denses ou se tient, au contraire, au bord de la dissolution (Studie 2 - à un moment de terre perdue, pour ensemble, 1990, Nuun, concerto pour piano et orchestre, 1996). La tendance à laisser certains éléments non-fixés, ou encore à laisser se développer les figures de manière autonome à l’intérieur d’un cadre réduit, reste une marque de son écriture jusque dans les dernières oeuvres. La forme musicale procède le plus souvent par processus superposés, recouvrements ou dévoilements progressifs, filtrage ou distorsion de mécanismes ou de matières raffinées, parfois déchirés par des gestes emphatiques surgissant dans toute leur étrangeté (Still, 1998). La voix enfin, du balbutiement bruité jusqu’au langage constitué, occupe dans ses compositions une place décisive. Les instruments, comme la voix restent souvent proches de l’énonciation parlée. La flûte d’Invocation (2002-2003), au même titre que la chanteuse et la comédienne, joue le personnage principal. Parmi ses œuvres de théâtre musical, citons son premier opéra Die Blinden, créé en 1989 au festival Wien Modern, Begehren (2001) et Fama (2005), qualifié de Hörtheater (théâtre pour l’écoute) et Wüstenbuch (2010). Son opéra La Bianca Notte, basé sur des textes de Dino Campara a été créé à Hambourg en 2015. Sa pièce pour contrebasse et électronique Kaleidoscopic memories est créée en 2016 lors du festival ManiFeste de l’Ircam par Uli Fussenegger. En 2019, son dernier opéra, Violetter Schnee, sur un livret de Händl Klaus, est créé au Staatsoper Unter den Linden de Berlin.
- 1984 lauréat du Concours de composition « Junge Generation in Europa » (Jeune Génération en Europe à Cologne, Venise, Paris)
- 1989 lauréat du Forum des jeunes compositeurs à Cologne
- 1992 bourse Siemens
- 1993 prix de musique de la ville de Duisburg
- 1996 compositeur en résidence aux « Semaines musicales de Lucerne »
- 2004 prix de musique de la ville de Vienne 2003
- depuis 2005 membre de l’Académie des Arts, Berlin, section musique
- 2006 Lion d’or pour FAMA à la Biennale de Venise
- 2014 Grand Prix de l’Etat Autrichien
- 2018 Prix Ernst Von Siemens pour la musique