Igor Stravinsky (1882-1971)

Messe (1944 -1948)

pour chœur d'enfants et d'hommes et ensemble à vent

  • Informations générales
    • Date de composition : 1944 - 1948
    • Durée : 18 mn
    • Éditeur : Boosey & Hawkes
    • Livret (détail, auteur) :

      en latin

Effectif détaillé
  • chœur d'enfants, chœur d'hommes
  • 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 bassons, 2 trompettes, 3 trombones

Information sur la création

  • Date : 27 octobre 1948
    Lieu :

    Italie, Milan, Théâtre de la Scala


    Interprètes :

    Ernest Ansermet : direction.

Titres des parties

  • Kyrie
  • Gloria
  • Credo
  • Sanctus
  • Agnus Dei

Note de programme

Kyrie et Gloria achevés en 1944 ; les parties suivantes en 1947 ; œuvre terminée le 15 mars 1948 ; création : 27 octobre 1948, Milan, Théâtre de la Scala, direction Ernest Ansermet.

La composition de la Messe s'est poursuivie au cours de deux années consacrées par ailleurs à la composition du Concerto en ré pour cordes et d'Orpheus...

Le chœur de la messe est composé de voix d'enfants et d'hommes. L'orchestre, divisé en deux groupes, un quintette d'anches doubles (hautbois, cor anglais, basson) et un autre de cuivres (trompettes et trombones) évoque la sonorité de quelque orgue primitif. L'ensemble est dépourvu de vibrato, les nuances sont plates et le phrasé fait alterner le legato et le staccato absolus. Bien que ces caractères soient constants dans la musique de Stravinsky, ils prennent dans la Messe une valeur spéciale, typiquement liturgique. Le Kyrie, de mouvement lent, commence et finit par une courte séquence polyphonique en legato, tandis que la partie centrale, la plus longue, se poursuit curieusement sur un rythme très détaché, qui rappelle que Stravinsky intègre la danse (celle de David) dans la prière. Le Gloria est antiphonique et fait alterner des séquences mélismatiques d'instruments et de solistes, dans le medium, avec le ressassement rythmique du chœur dans le grave. Tout le Credo est une psalmodie homophone, sur un fond d'accords statiques : il se chante uniformément dans la même nuance douce ; un très court crescendo, d'un effet saisissant, survient avant la période conclusive. Le Sanctus est la partie la plus complexe, par la diversité de contenu de ses séquences. Il s'ouvre sur de courts mélismes à deux voix, trois fois interrompu par un « sanctus » vociféré par le chœur et repris dans le sousgrave par les trombones. Puis vient une entrée de fugue pour quatre voix solistes, d'une implacable majesté. L'Hosanna éclate ensuite sur un rythme trépidant et syncopé d'une sauvage grandeur. Un nouvel épisode lent très court, sur un rythme pointé en ostinato se déploie vers l'aigu et débouche abruptement sur la reprise de l'Hosanna. Enfin, l'Agnus Dei est un chœur très lent et très soutenu a capella, en trois phrases sans répétition, mais chacune est précédée d'une ritournelle instrumentale, toujours identique à elle-même.

André Souris, « Le sens du sacré dans la musique de Stravinsky » in Encyclopédie des musiques sacrées, 1971 Programme du Festival d'Automne à Paris, 1980