flûte, hautbois, clarinette, basson, cor
États-Unis, New York
Martin Orenstein : flûte, David Abosch : hautbois, Louis Paul : clarinette, Pinson Bobo : basson, Mark Popkin : cor.
En 1948, quelques interprètes qui jouaient des instruments à vent, des bois, me demandèrent d'écrire une œuvre pour leur formation, un quintette. J'acceptai. Mais, quand j'y réfléchis d'un peu plus près, je trouvais la combinaison bien étrange. Un quintette de bois, comme l'on sait, comprend quatre bois — flûte, hautbois, clarinette, basson — mais le cinquième instrument, le cor, appartient à la famille des cuivres et non à celle des bois.
En examinant quelques œuvres pour quintette, je constatai que les compositeurs avaient pris l'habitude de fermer les yeux sur le fait que chaque instrument sonnait de manière particulière. Moi, au contraire, j'étais frappé par cette réalité et je décidai donc d'écrire quelque chose qui mettrait en relief l'individualité des instruments et qui ferait de leur faiblesse — leur impossibilité de se fondre ensemble — une force.
J'essayai de concevoir dans cette pièce une musique du type de celle que Nadia (Boulanger, son professeur de composition. NDR) aurait voulu me voir composer quand j'étais son élève. J'ai toutefois cherché à individualiser chaque instrument, en donnant à chacun un parcours différent : ce procédé préfigure certaines des innovations que j'introduisis bien plus tard dans ma musique.
Elliott Carter, traduit de l'anglais Margaret Tunstill.
Le Quintette à vent d'Elliott Carter constitue, avec le ballet The Minotaur (1947), un des meilleurs documents sur la formation parisienne du compositeur américain avec Nadia Boulanger, à qui d'ailleurs l'œuvre est dédiée. Le quintette est en deux mouvements. Dès les premières mesures de l'Allegretto initial, chaque instrument se voit attribuer des figures de caractères différents, redistribuées ensuite d'un instrument à l'autre, traduisant ainsi l'interdépendance entre les parties que recherche Carter. Le résultat est une page concentrée, élégante, incisive et tendue. Le deuxième mouvement est « un rondo brillant inspiré par le jazz » (David Schiff), vif et plein d'énergie.
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