I - Prologue

Sardos, meres in custa terra de nemmos, e meres de su locu in ube deppet arribbare custa terra.
Sardos chi ana una Limba, sa Limba, serraos in sa Limba.
Meres de istoria e de terras, meres in domo issoro de preda.
Sardos nemicos de su chi ata arribare, e finzas dispostos a lu fachere intrare si non si podete de lu lassare iffora, chin su Connottu in conca e in sas intrannas.
In ube este sa gherra, ca toccat de gherrare, proitte a gherrare? Ca bisonzat de gherrare, terra amada, durche e ranchia, ca t'amo ferotze!
Campare e morrere, campare commente andare, commente unu c'at mortu e no aiata una resone. Morrere o difendere sa Limba, sas costas, su mare, su chi semus.
    Sardes, maîtres dans cette terre de personne et pourtant maîtres de ce lieu où doit s’accomplir le destin de cette terre.
Sardes qui parlez votre Langue, sa Limba, enfermés dans cette langue.
Maîtres d’histoire et de terres, maîtres dans vos maisons construites de pierres.
Sardes hostiles au futur qui advient et pourtant prêts à le laisser s’installer s’il vous est impossible de l’ignorer, vous qui portez la Tradition en tête et dans les entrailles.
Où est la guerre, car cette guerre, il faut la faire, et pourquoi ? Car il est nécessaire de lutter, terre aimée, douce et amère, que j’aime avec férocité !
Vivre et mourir, vivre c’est avancer comme quelqu’un qui est mort sans raison de mourir. Mourir, c’est défendre sa langue, ses côtes, sa mer, ce que nous sommes.

II - Ritournelle

Sa morte arribat e si los piccat
Cussu chi furat si lu tenet
Segnora durche che a su mele
Segnora ranchia che a su fele
Sa morte aisettata in sa correre
Sa morte punget e mancu unu muttu
Pizzina bella prende e oro
Chene ocros e chene coro
Sa morte este biuda e sorre
Sa morte, gabu et semper issa
Narrami su chi ses chircande
Ca bio chi sese arribbande
Sa morte chi no a te pessamentos
Sa morte chi paret naschia eris
Chin telus mi cheres piccare
Ma non ti potto accuntentare.
     La mort arrive et ravit
Ce qu’elle vole n’est pas rendu
Dame douce comme le miel
Dame amère comme le fiel
La mort est assise dans la rue
La mort pique sans retour
Belle enfant, petit trésor
Sans yeux et sans cœur
La mort est veuve et sœur
La mort, encore et toujours elle
Dis-moi qui tu cherches
Car je te vois arriver
La mort qui n’a pas de soucis
La mort qui semble née hier
Avec toi tu veux m’emmener
Mais je ne peux pas te contenter.

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