- Informations générales
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Date de composition :
1980
- Durée : 8 mn
- Éditeur : Salabert, Paris
- Commande : Trio à cordes de Paris
- Dédicace : au Trio à cordes de Paris
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Date de composition :
1980
- Genre
- Musique de chambre [Trio violon, alto, violoncelle]
- violon, alto, violoncelle
Information sur la création
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Date :
2 juillet 1980
Lieu :France, Aix-en-Provence, Festival international d'art lyriqu
Interprètes :le Trio à cordes de Paris.
Observations
Écouter l’enregistrement du concert Agora du 13 juin 2000 à l'Ircam : https://medias.ircam.fr/x46bc87_musique-fugitive-pascal-dusapin
Note de programme
Écrire un trio à cordes était pour moi une vieille idée… Je ne voulais pas écrire un quatuor, mais bien un trio. Entre ces deux formations, il y a un espace acoustique fondamentalement différent, un peu comme entre le clavecin et le piano.
J'ai reçu, il y a un an et demi, une proposition du Trio à cordes de Paris. À l'époque, j'étais en train d'achever une pièce de musique de chambre (Le Bal pour quinze instruments) et j'allais en commencer une autre pour grand orchestre. J'étais plein de fougue à l'idée de composer ce trio. J'ai pu y penser en composant l'œuvre d'orchestre dans laquelle j'ai utilisé certaines structures, certains modes d'organisation.
Je tiens beaucoup au caractère abstrait de ces structures matérialisées dans la musique. J'avais développé dans cette pièce d'orchestre, certaines notions d'orchestration pure ; par exemple, renforcer le son pour qu'on l'entende mieux.
Quand j'ai commencé le trio, il s'est donc posé le problème technique de passer d'une grande formation à une petite. Néanmoins, il me fallait conserver l'attitude intellectuelle que j'avais adoptée dans le travail d'orchestre : vérifier avec trois musiciens certaines formes de pensée mises en œuvre avec cent ; et que j'imprime une direction à tout ça… J'ai par conséquent essayé de développer dans le trio ce que j'avais commencé structurellement dans la pièce d'orchestre.
Je l'ai appelé Musique fugitive pour trio à cordes (ce n'est pas vraiment un titre ; la formation du trio est trop chargée d'histoire pour en supporter un). Pourquoi fugitive ? Dans ma musique, il y a quelquefois un processus qui démarre. Je cherche son point de tension, ce moment où il arrive à son énergie maximum (ce qui ne signifie pas forcément le plus fort ou le plus vite) et là, je l'arrête. Cela peut être un silence, ou bien autre chose qui commence dans une autre tessiture en juxtaposition ou en superposition. C'est le cas dans une autre de mes pièces Igitur pour voix de femmes, sept cuivres et six violoncelles, dans laquelle il n'y a aucun développement. Dès que quelque chose naît, cela s'arrête, et puis… silence.
« Musique fugitive » donc, parce qu'il y a sans cesse des fuites. Au moment même où une séquence donnée est la plus tendue possible, là où elle pourrait donner lieu à variation, à une exploitation du matériau sonore, elle ne m'intéresse plus. Alors, je laisse tomber et je passe à autre chose.
Propos recueillis par Charles Besnainou, Gérard Geay et Claudy Malherbe, « Cahier Musique n° 1 » du Festival de la Rochelle, 1980.
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