informations générales

date de composition
1989
durée
8 min
éditeur
Boosey & Hawkes
Dédicace
au Brass Ring
Commande
Brass Ring avec le soutien de la Connecticut Commission on the Arts

genre

Musique de chambre (Quintette de cuivres)

informations sur la création

date
16 avril 1990

Toad's Place, New Haven, Connecticut, Etats-Unis

interprètes

Brass Ring

Note de programme

Dance with shadows a une construction symétrique, dominée en son centre par une large réminiscence de fragments d'un air du troisième acte de Médée de Marc-Antoine Charpentier. La pièce débute « avec une énergie étouffée, contenue » en une sorte de choral à trois voix entrecoupé de silences, dans un langage atonal à la rythmique irrégulière. Les trompettes proposent un contre-chant avec des ornements baroques et semblent s'opposer, par leur fusion rythmique, aux cuivres graves. Le discours évolue vers des mouvements précipités d'où émergent peu à peu des notes tenues qui vont constituer une première citation masquée par des traits. Suit un motif agité, répétitif, au cor et au trombone. Les trompettes en homorythmie forment alors un groupe mélodique, contredit ou soutenu, en un ostinato rythmique de plus en plus frénétique des cuivres graves. Les trompettes se répondent en imitation avant que le discours général ne se désagrège jusqu'à ne laisser qu'une note autour de laquelle se constitue une évocation de l'ombre de Médée qui gagne tous les instruments en une grande citation centrale. Celle-ci est parfois voilée par des brouillages typiques du style contemporain : trémolos, glissandi, effets de sourdines, changements de timbres auxquels répondent des transpositions de la musique ancienne citée. Un glissando unanime liquide cet épisode vers le grave. Le discours initial de la pièce se reconstitue avec les oppositions entre duo des trompettes et cuivres graves. Après une brève agitation, la musique se brise pour une dernière citation dolce, (cadence en mineur). Le motif agité cor/trombone déjà signalé s'installe en continuum et le duo des trompettes s'exacerbe jusqu'à rester seul, fortissimo, en une sonnerie obsédante à la rythmique stravinskienne. La musique se rompt et le cor, pianissimo, énonce, lointain, une ligne modale qui clôt l'oeuvre dans le silence.




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