Frédéric Pattar (1969)

Croire aux fauves (2024)

œuvre électronique, Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 2024
    • Durée : 50 mn
    • Commande : Ircam-Centre Pompidou
    • Livret (détail, auteur) :

      Nastassja Martin

Information sur la création

  • Date : 5 juin 2024
    Lieu :

    France, Paris, Ircam, Espace de projection


Information sur l'électronique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Quentin Nivromont (réalisation informatique musicale, Ircam)
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Observations

Œuvre composée pour la série Musiques-Fictions de l’Ircam.

Note de programme

Présentation

En 2015, lors d’une mission anthropologique aux confins de la Sibérie, Nastassja Martin, partie seule en forêt, est attaquée par un ours qui lui arrache la moitié du visage. Défigurée, elle subit de nombreuses opérations en Russie, puis en France. La chercheuse fait le récit de sa reconstruction à la fois physique et psychique, mais dépasse la narration d’un accident traumatique en menant une vaste réflexion sur la rencontre entre des mondes humains et non humains à l’heure des effondrements des écosystèmes sur la planète. Croire aux fauves réalise une autre rencontre, entre la voix d’Audrey Bonnet et la musique de Frédéric Pattar, dans l’adaptation de la jeune metteuse en scène, Mathilde Delahaye.


J’ai fait le choix de respecter la chronologie de l’œuvre, déployée en quatre saisons : l’année passée entre la Sibérie et la France, et l’année de réparation après « l’accident » qui l’a poussée à écrire son récit. Pour ne pas céder à la tentation du spectaculaire et de l’anecdote, nous avons travaillé, avec l’interprète Audrey Bonnet, sur les différents registres de voix intérieures, et choisi la profondeur turbulente qui oscille entre la rationalité froide et nécessaire de l’ordre médical, du physique, et l’aberration inexprimable d’une rencontre charnelle entre deux mondes.
Mathilde Delahaye


Pour adapter le récit de Nasstassja Martin, il m’a semblé que la forme acousmatique était la plus pertinente. La musique tente de suggérer à l’auditeur des actions, des affects qui n’ont pas lieu au moment précis ou le récit est conté par la narratrice. J’ai cherché à faire en sorte que musique et textes soient tissés ensemble, autant que possible, de manière à ce que l’auditeur suive toujours le fil du récit.
Les paysages sonores en extérieur ont été en grande partie capturés dans le Kerry en Irlande, et les intérieurs d’hôpitaux à l’hôpital St. Anne à Paris, puis traités électroniquement. De nombreux sons ont été réalisés avec un émulateur de synthétiseur analogique, et j’ai tout particulièrement mis l’accent sur des modifications à l’aide avec de filtres formantiques, de type vocoder.
Frédéric Pattar

Note de programme du concert ManiFeste des 5, 6 et 7 juin 2024 à l'Espace de projection.