Nico Muhly (1981)

Register (2017)

concerto pour orgue et orchestre

  • Informations générales
    • Date de composition : 2017
    • Durée : 23 mn
    • Éditeur : Chester Music
    • Commande : Los Angeles Philharmonic Association (Gustavo Dudamel, Artistic and Music Director), The Philadelphia Orchestra et Southbank Centre
Effectif détaillé
  • soliste : orgue
  • 2 flûtes (aussi flûte piccolo), flûte piccolo, 2 hautbois, 3 clarinettes (aussi clarinette en mib, clarinette basse), 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 2 trombones, trombone basse, tuba, timbales, 4 percussionnistes, piano (aussi célesta), harpe, cordes

Information sur la création

  • Date : 23 février 2018
    Lieu :

    États-Unis, Los Angeles, Walt Disney Concert Hall


    Interprètes :

    James McVinnie, orgue ; Los Angeles Philharmonic ; James Conlon, direction

Note de programme

Nico Muhly fait partie des musiciens qui débarrassent l’orgue de la solennité empesée à laquelle le grand public continue de l’associer : il l’appréhende comme un précurseur du synthétiseur, dont la sonorité est modulée par addition ou soustraction de fréquences. Un équivalent de la voix humaine également, qui peut s’exprimer de façon délicate ou stridente, donc dans plusieurs registres : choisi pour sa polysémie, le vocable donne son titre à ce concerto pour orgue, fruit de sa collaboration avec James McVinnie, ami de longue date et créateur de l’œuvre.
Conversation tantôt intime, tantôt animée entre le soliste et l’orchestre (le Los Angeles Times la décrit comme « frénétique, à la limite de la claustrophobie »), Register est émaillé d’embardées, au gré des trois cycles d’accords qui le structurent. Le plus important de ces cycles, un étincelant mouvement perpétuel aux allures de machine, trouve ses racines dans la Pavane n° 16 d’Orlando Gibbons (1583-1625), compositeur anglais cher à Muhly et McVinnie. La structure harmonique de cette danse ancienne, dont le tempo d’origine est inversement proportionnel à l’exubérance surchauffée du concerto, n’est pourtant pas audible en tant que telle. Il faut attendre les dernières pages pour entendre clairement une allusion à l’ère élisabéthaine : tandis que l’orgue reste discret, les cordes jouent sans vibrato pour imiter des violes de gambe. Le soliste finirait-il par regagner son sanctuaire ?

Hélène Cao, note de programme du concert du festival Présences de Radio France du 10 février 2024 à l'Auditorium de Radio France.