Comme Triton dans la mythologie grègue, Āptya est associé à l’eau. Cette divinité indo-iranienne participe avec Indra, divinité de la guerre et de l’orage, à combattre le dragon à trois têtes. Āptya est aussi le préparateur de Sóma, la boisson d’immortalité
Āptya pour basson, cor et harpe trace une trajectoire spirale de gestes avec des strates rythmiques rotatives et une texture evolutive. Une allusion aux cycles rythmiques de la musique de l’Inde où plusieurs couches se superposent et se répètent sept fois afin d’épuiser un matériau qui se régénère aussitôt. Les gestes musicaux qui deviennent de plus en plus riches s’inscrivant dans une structure rythmique, fondée sur la juxtaposition des divisions binaires et ternaires. Le discours chemine une succession de gestes où chaque instrument représente un personnage caractéristique et identifiable qui raconte une fiction balayée par des illustrations de colère, de révolte, de douceur et de fluidité.
Parmi ces gestes figurent : les agrégats harmoniques (le son multiphonique de basson) prolongé par les accords plaqués de harpe, la pulsation régulière (le glissando de la pédalée de harpe et le son soufflé de cor et de basson), le glissando de harpe entremêlé avec le glissando harmonique de cor, les bisbigliandi de basson et le trajet ascendant/descendant (triolets) des gestes mélodiques générés par le basson et le cor bouché.
Le titre suggère ainsi un caractère ternaire rappelant la mythologie indo-iranienne.