« Le mythe est une parole, tout peut être mythe. » Roland Barthes, Mythologies
Le titre de chaque épisode est une indication éventuelle pour l’écoute. Il s’agit avant tout de créer la sensation musicale d’une attitude extérieure selon des données purement abstraites. L’équilibre qui s’opère entre image et abstraction est significative : c’est la subtilité de lecture et d’écoute qui entraîne la narrativité, la « mise en perspective » de ces épisodes. Ce choix, en forme de défi, est ce qui justifie le langage de cette œuvre, son écriture, en un mot sa mythologie.
La légende d’Hélios se déroule dans un climat d’insouciance et le héros vit nombre d’aventures agréables dans la plus grande des libertés. Il tire profit du rapport privilégié qu’il entretient avec Zeus, duquel, par son attitude détachée, il obtient sans effort tout ce qu’il peut désirer.
Les fils d’Hélios héritent de leur père son ambition. Il leur inspire des vies distrayantes marquées par la profusion mais parfois sa faiblesse les entraîne à des extravagances. L’épisode audacieux de Phaéton et son insistance à vouloir montrer qu’il est le plus libre en entraînant le char d’Hélios près du soleil est un manque d’appréciation évident. Zeus ne permet à personne de jouer avec son pouvoir.
Dans ces pièces les traits superposés et les lignes contrapuntiques alternent avec des blocs d’accords. Ils s’opposent dans la lutte entre les forces mentales du héros et celles de son pouvoir physique, qu’il a tant de mal à maîtriser.
Philippe Fénelon.