Quand, au début de décembre, j’ai commencé l’écriture de cette pièce, je croyais que la flûte et le trombone n’avaient rien en commun. Le premier défi de ce travail était donc de trouver des similarités, des points de croisement entre deux mondes en apparence très lointains pour pouvoir arriver à constituer une unité homogène. Je me suis mis au travail avec mes a-priori. Après deux mois, je me suis rendu compte que l’apparence pouvait être un grand empêchement à qui essaie de trouver la vérité.
Je vous présente donc deux morceaux qui ont à la base des aspects où ces deux instruments sont très proches : d’une part la technique du double staccato, c’est à dire une manière de morceler le son à l’aide de certains phonèmes, et d’autre part les zones respectives où les dynamiques sont équilibrées : la flûte peut jouer très fort dans l’aigu ; le trombone peut jouer d’une manière très agressive dans le grave. Tout les deux pouvant être d’une douceur incroyable dans le registre où les instruments se croisent.
Alors, j’ai découvert le plaisir d’écrire pour deux instruments où l’un apprend de l’autre, où chacun montre sa virtuosité d’une manière complémentaire. Parce que, comme on sait, les opposés s’attirent.
Maurilio Cacciatore.