NetTrike est une œuvre pour deux « paires » d’interprètes, deux chorégraphes, deux plaques métalliques résonantes, des sons multicanaux et deux générateurs de boucles vidéo. Elle a été développée à partir de la pièce V-Trike, en collaboration avec la chorégraphe Christine Gaigg et l’artiste Winfried Ritsch, puis finalisée avec les danseurs Veronika Zott et Max Fossati, et le chorégraphe Alban Richard. Les interventions visuelles et sonores des interprètes sont échantillonnées par les chorégraphes sur scène ; les boucles résultantes influent à leur tour sur les actions des danseurs et créent ainsi un système réactif complexe. La complication de ce circuit est renforcée par l’échange de boucles et de projections via la matrice contrôlée en réseau. La partition consiste principalement en de vastes tableaux définissant les durées et les qualités des boucles utilisées dans l’œuvre, notamment les procédés de modulation engendrant les mouvements saccadés de la boucle audio/vidéo. Durant les sessions de travail à l’Ircam, la partition a été développée pour les stratégies de projection et d’échanges dans l’espace réel de la scène et dans l’espace virtuel de la projection en réseau. Comme V-Trike était déjà fondée sur les images concordantes d’un générateur de boucles et d’un interprète live, le concept d’une projection via un réseau était donc inhérent à cette pièce ; les procédés de virtualisation étant enrichis par la dislocation dans l’espace réel. Ainsi, la pièce a pour objet la dialectique live entre l’identité et l’échange, le réel et l’hyperréel, la présence, les pertes et les redécouvertes dans l’espace virtuel.
Bernhard Lang, programme de la création à Paris/Graz, le 24 novembre 2010.