L'étymologie du mot tintamarre est curieuse : à l'origine, un duc apprit que ses vignerons travaillaient jusqu'à seize heures par jour, ce qu'il trouvait excessif. Il leur ordonna de cesser le travail chaque jour au signal que propageraient les vignerons de vigne en vigne en « tintant » avec une pierre « dessus leur mare », leur instrument de labour.
Tintamarre est ici un cycle de pièces pour quatuor de saxophones (soprano, alto, ténor et baryton), commande du quatuor Axone.
Après Rondo, Zapp'art, Flash, Plume et mes récentes Sonneries-fanfares composées pour la Nuit blanche de Paris (2006), le saxophone est devenu l'un de mes instruments favoris grâce notamment à Claude Delangle et à ses brillants élèves du Conservatoire de Paris.
Tintamarre est la concrétisation de toute une théâtralisation autour de cet instrument : j'ai repris l'idée de saxophones personnages aux multiples facettes que j'avais élaborée au cours de ces dernières années. Les quatre musiciens sont tour à tour clowns, jazzmen, musiciens de rue, de ville, de fête mais aussi de fin de fête.
Quatre mouvements composent Tintamarre : les deux premiers, rapides et alertes, amènent à un troisième mouvement assez lent, avec un travail sur la technique du bisbigliando – enchaînement rapide de deux doigtés différents jouant une même hauteur ou presque – le quatrième et dernier mouvement reprend toutes les idées précédentes et rejoint, comme le 2e mouvement, l'univers du jazz.
Régis Campo, éditions Lemoine.