Fausto Romitelli (1963-2004)

Trash TV Trance (2002)

pour guitare électrique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2002
    • Durée : 12 mn
    • Éditeur : Ricordi, Milan, nº 139457
    • Commande : Ictus
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Guitare]
Effectif détaillé
  • guitare électrique

Information sur la création

  • Date : 4 juin 2002
    Lieu :

    Belgique, Bruxelles, Kaaitheater


    Interprètes :

    Tom Pauwels.

Note de programme

« Depuis que je suis né, je baigne dans les images digitalisées, les sons synthétiques, les artefacts.
L’artificiel, le distordu, le filtré – voilà ce qu’est la Nature des hommes d’aujourd’hui. »
Fausto Romitelli

« Je crois que la musique populaire a changé notre perception du son et établi de nouvelles formes de communication, écrit Fausto Romitelli. Longtemps, les compositeurs de musiques savantes, les “derniers défenseurs de l’art”, ont refusé tout métissage avec des musiques “commerciales”. [...] L’énergie sans limites, l’impact violent et visionnaire, la recherche acharnée de sonorités nouvelles capables d’ouvrir les “portes de la perception” : ces aspectsdu rock le plus innovateur semblent rejoindre les soucis d’expression de certains compositeurs contemporains. »

Dans Trash TV Trance, Fausto Romitelli pousse le raisonnement jusqu’à l’extrême, au service d’un discours résolument engagé en même temps que distancié — dans un esprit parfaitement résumé par le titre de la pièce — sur ce qu’on laisse parfois s’échapper des multiples appareils diffuseurs de sons et d’images qui meublent notre quotidien. Le guitariste (électrique) est seul en scène, avec un certain nombre de pédales d’effet disposées à ses pieds — rien d’extraordinaire, ce sont des pédales que la plupart des guitaristes de rock utilisent tous les jours. Solo délirant et plein d’humour, où le théâtral de jeu de l’interprète joue un rôle aussi important que son phrasé nerveux, haché, saturé jusqu’à l’interruption, l’œuvre procède par boucles obsessionnelles et zapping frénétique, larsens et faux contacts, tout en libérant par instants quelque envolée lyrique improbable et fragmentaire. Une œuvre sombre et drôle, mélancolique et puissante, tout à la fois.

Jérémie Szpirglas, festival ManiFeste 2013.