En 1975, Gordon Matta-Clark réalisait à Paris, dans le cadre de la Biennale, une œuvre intitulée Conical Intersect qui consistait à découper une forme de cône géant dans deux maisons voisines du Centre Pompidou, dans le quartier des Halles. Au-delà de l'aspect formel, cette pratique était destinée à libérer les espaces d'habitations de leurs contraintes sociales et utilitaires. Le film, Conical Intersect, capture de façon splendide la complexe coupe en spirale de Matta-Clark, qu’encadre dynamiquement le chantier du nouveau Centre Pompidou. L’artiste a comparé l’ensemble à un spectacle de « son et lumière » qui devait être témoin des divers changements de lumières pendant la journée, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. La forme a été conçue comme un contrepoint à l’imposante toile de fond du Centre Pompidou. La pièce musicale du même titre est inspirée de la rencontre, ou plutôt de l’étrange juxtaposition, survenue en 1975, entre les architectes créateurs du Centre Pompidou (Renzo Piano et Richard Rogers) et l’« anarchitecte » américain Gordon Matta-Clark. De la même façon, cette pièce musicale utilise le contraste, pour le moins baroque, entre sonorités high-tech, un instrument conique (basson) et des textures rudimentaires (réutilisation d’objets sonores), empruntés aux bruits de la rue, usines et constructions. Ce concert ne présente que la première partie de la pièce.
Je voudrais remercier l’équipe pédagogique, spécialement Jean Lochard (« everything in it’s right place… »), Mikhail Malt (« amigo novo, parceiro novo que fizeste este samba conmigo, a bênçao amigo »), Emmanuel Jourdan, Yan Maresz, Sébastien Naves, David Poissonnier, Joachim Olaya et Diemo Schwarz.
Roque Rivas.