Matthias Pintscher (1971)

Study II for Treatise on the Veil (2005)

pour trio à cordes

  • Informations générales
    • Date de composition : 2005
    • Durée : 15 mn
    • Éditeur : Bärenreiter
Effectif détaillé
  • 1 violon, 1 alto, 1 violoncelle

Information sur la création

  • Date : 26 août 2007
    Lieu :

    Festival de Lucerne


    Interprètes :

    Hae-Sun Kang, violon, Christophe Desjardins : alto, Eric-Maria Couturier : violoncelle

Note de programme

Au début des années 1970, le peintre américain Cy Twombly créé une série d’œuvres intitulée Treatise on the Veil (littéralement « Traité sur le Voile ») – qui comprend de nombreuses esquisses et deux peintures d’importance.

Mon propre cycle Treatise – qui comprend quatre volets, successivement pour violon et violoncelle (2004), trio à cordes (2005), violon seul (2007) et quatuor à cordes (2009) – se réfère à la série de Twombly, tout en rendant hommage à cet artiste que j’admire grandement ; un artiste dont le travail a profondément influencé l’élaboration structurelle de mes propres compositions, notamment ces dernières années.

« Veil » (Voile) est un terme qui, lorsqu’on l’utilise en référence à un objet audio ou vidéo, prend des significations variées – et cette palette de sens est ici bienvenue pour écouter ce cycle musical. Cy Twombly considère également « Veil » comme une déclinaison de l’italien « Velo », qui désigne un outil de dessin développé par Leonardo da Vinci pour mieux analyser et reproduire la perspective. Ainsi le discours musical reflète-t-il mes propres tentatives d’envisager une perspective. En ayant recours à de nombreuses techniques multicouches de composition et de jeu, j’essaie justement de faire allusion à ces lignes convergentes.

À l’instar des lignes esquissées sur une toile, des notes tenues (« lignes ») apparaissent pour développer une dimension supplémentaire de l’espace, en accord avec la perspective sonore. Parmi d’autres aspects, les processus de voilage/ dévoilage sont obtenus par la préparation des instruments, pénétrant de ce fait le résultat effectif de l’articulation instrumentale, pour qu’elle apparaisse pourvue d’autres atours et « d’autres qualités ».

Je me surprends souvent à désirer pouvoir dessiner directement avec le son instrumental – comme un peintre.

Matthias Pintscher, source : Bärenreiter.