informations générales

date de composition
1987
date de révision
1992
durée
37 min
éditeur
Durand
Dédicace
à la mémoire de Lawrence Beauregard
Opus
15a
Commande
Ircam-Centre Pompidou

genre

Musique soliste (sauf voix) (Flûte)

effectif détaillé

flûte

informations sur la création

date
25 avril 1987

Paris, Ircam, Espace de Projection

interprètes

Pierre-André Valade.

Information sur l'électronique

Information sur le studio
Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale)
Marc Battier, Cort Lippe
Dispositif électronique
temps réel, spatialisation

documentation technique et patch

Jupiter

2024-Max8

Version Sidney

Jupiter

Max5 rev 2017

Version Sidney

observations

  • Prix SACEM de la meilleure réalisation.
  • Œuvre portée en 1992 sur la Station d'informatique musicale par Cort Lippe et Miller Puckette.

Note de programme

Le compositeur face à la machine

Jupiter est la première pièce d'un cycle à venir, dont le but est d'explorer l'interaction entre divers instruments et un système de traitement et de synthèse numérique en temps réel. Comment cela se produit-il ? Tout d'abord par le fait que la machine ressemble de plus en plus à l'homme (au musicien dans ce cas). C'est-à-dire, qu'elle écoute, attend un événement, et réagit lorsque l'événement attendu se produit. Il s'agit bien sûr de simulations, mais selon moi, la simulation, comme l'imagination est un des propres de l'art. Elle réalise une partie de ce que ferait un chef d'orchestre jouant avec un soliste. En un mot, la machine est plus intelligente, puisqu'elle reconnaît, et suit, le discours qu'on lui propose (à condition de le lui avoir appris au préalable bien sûr) et s'y adapte en fonction de critères établis entre le compositeur et elle. J'ai tenu à ce que cette pièce se déroule complètement par rapport au jeu instrumental sans interventions extérieures. Ainsi, tout ce qui proviendra de la partie synthétique ou traitée, sera déclenché, ou issu, du jeu du flûtiste. Les opérations extérieures auront pour fonction de pallier une erreur possible, ou de contrôler la diffusion du son sur les quatre haut-parleurs (pointer vers schéma de diffusion).

L'œuvre et son environnement

Jupiter explore cet environnement en essayant d'en tirer le maximum de conséquences. Au fur et à mesure de son avancée dans le temps, les relations entre l'instrument et la machine se font plus serrées. En voici les détails.

A partir du son de la flûte : le son de la flûte est reconnu et envoyé instantanément dans différents modules permettant soit de le maintenir dans le temps (reverbération prolongée aussi longtemps qu'on le désire) (pointer vers traitements électroniques), soit de le transporter dans l'espace (harmoniques modifiant la hauteur sans altérer la durée) pour en former des configurations harmonico-polyphoniques, soit, enfin, de transformer son timbre (frequency-shifters) (pointer vers frequency-shifters). Avec ces trois possibilités, combinables à volonté, on peut agir sur la durée, la hauteur et le timbre. L'idée étant que, partant d'un triple son de flûte, je l'extrapole jusqu'à devenir méconnaissable, tissant ainsi des liens entre sons connus et inconnus dans une dialectique compositionnelle.

A partir de la partition instrumentale : j'ai conçu des programmes qui permettent de détecter des séquences rythmiques jouées par l'instrumentiste, qui sont mémorisées puis placées aux extrémités d'une séquence dont le rôle sera de transformer la première séquence rythmique en petites quantités jusqu'à ce qu'elle devienne identique à la seconde (interpolations). Cette partition de rythmes servira ensuite de support à une partion de synthèse expérimentant le même principe au niveau des échelles (compression et dilatation d'échelles par interpolations successives). Trois séquences d'interpolations serviront de centres autour desquels gravitera la forme de Jupiter.

L'accompagnement synthétique : sur le suivi du jeu instrumental, se déroulera une partition de synthèse auditive tissant des accords, des contrepoints, des arpèges autour de la mélodie de la flûte. Ici, l'instrument contrôlera le début et l'extinction des événements synthétiques, mais pas leur déroulement interne. Ces sections seront des commentaires des exposés dans lesquels la flûte nourrit les programmes d'interpolations (pointer vers les programmes d'interpolation) décrits précédemment.

La variation formantique : si dans l'accompagnement synthétique, la flûte n'interagissait pas au niveau de l'évolution de la partie synthétique, par ce procédé elle peut contrôler le début et la fin des événements, comme leur évolutions internes. Une enveloppe spectrale (permettant de modifier l'amplitude des partiels d'un spectre) attachée au jeu de la flûte éclairera les tons synthétiques du grave à l'aigu suivant la position des notes de l'instrument dans l'ambitus. Ainsi se trouve réalisé un contrôle, temporel, spectral et de modulation complet d'une partition synthétique par un interprète. Je remercie Miller Puckette, Marc Battier, Olivier Koechlin, Cort Lippe et Thierry Lancino pour l'aide et le soutien qu'ils m'ont apportés. Jupiter est dédié à la mémoire de Lawrence M. Beauregard, trop tôt disparu, qui était à l'origine de ce projet.



Philippe Manoury, note de programme de la création, 1987.

captations

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 10 février 1996

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 6 juillet 2004

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 18 juillet 2004

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 28 avril 1987

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 1 juillet 1994

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complete.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 26 avril 1987

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2022-06-21-Manoury_Jupiter_CitedelaMusique.mp3

Composé par Philippe Manoury , concert du 23 juin 2022


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