« En 1977 j'avais travaillé sur un projet super-sériel utopique d'un cycle de pièces vocales sur des poèmes de Gunnar Björling. La méthode était ridiculement compliquée et, après plusieurs mois de calculs d'un matériau musical ( ! ?), une mélodie seulement émergeait, Jag vill breda vingar ut », écrivait Lindberg quinze ans après à propos de ce travail *.
Pendant ses premières années d'activité compositionnelle, Lindberg se s'intéressa guère aux aspects sonores de ses pièces. Une fois les matrices sérielles achevées, les compositions sortaient plus ou moins automatiquement. Le premier essai en musique vocale, Jag vill breda vingar ut (Je veux étendre mes ailes), est inspiré d'un poème du moderniste finlandais, écrivant en suédois, Gunnar Björling (1887-1960). Lindberg a décomposé le texte en dix différents degrés émotionnels qui donnaient, ensuite, les valeurs pour les paramètres musicaux. La mezzo-soprano chante dans son propre registre, le piano joue seulement dans les registres aigu et grave, évitant ainsi les notes chantées. La partie complexe du piano explique très certainement que la pièce n'ait toujours pas été exécutée.
* Livret de programme de la Biennale d'Helsinki, 1991, à propos de la création de Untitled pour chœur.
Risto Nieminen, « Magnus Lindberg », Les Cahiers de l'Ircam, coll. « Compositeurs d'Aujourd'hui » n° 3.