On peut imaginer une musique de film qui soit accompagnement, commentaire, interprétation d'un film ; qui en souligne l'émotivité, ou les connotations et les références culturelles. Wunder der Schöpfung ne demande rien de tout ça. L'immensité de son sujet, rien de moins que l'univers entier ; la précision scientifique – quoique parfois contredite ou complétée par des découvertes postérieures – et, en même temps, la puissance de suggestion du texte ; la beauté absolue des images, l'étirement surhumain du temps, l'élégance d'une dramaturgie qui nous mène de la préhistoire aux instants finaux de notre monde, et de notre monde aux plages utlimes de la galaxie : la qualités de ce fim qui ne ressemble à aucun autre refusent toute apporche explicative, et plus encore tout regard bienveillant plus ou moins postmoderne.
J'ai donc voulu imaginer une musique qui respire au rythme du film, parfois en suivant précisément le montage, parfois en dessinant de longues arches qui embrassent des séquences entières ; qui résonne avec les images, plutôt que d'essayer de les décrire ; et dont l'objectif est de refléter, et peut-être d'amplifier cette représentation étonnante des géométries éternetlles du mouvement des planètes, de la chaleur brutales des soleils, des machines merveillleuses, prodiges de la science et de la technique, et du chemin de l'humanité vers la connaissance.
Andrea Agostini, juillet 2011.