Intitulé “essai de théâtre musical”, les protagonistes de ce trio sont : l’interprète-comédien (Michel Chion), le compositeur et le commentateur. Le premier occupe le centre de la scène avec un magnétophone et un haut-parleur ; deux autres haut-parleurs sont disposés à droite et à gauche de la scène. La pièce joue des renvois et des décalages entre sons enregistrés et sons en direct, entre musique enregistrée (le trio de Léopold Mozart…) et musique jouée en direct, entre présence physique des acteurs et leur seule présence sonore enregistrée. Elle témoigne du goût de Parmegiani pour le non-sens et la dérision, ici utilisés pour questionner profondément la situation “acousmatique”. Exemple : « l’interprète met sur son magnétophone un enregistrement des bruits d’une campagne paisible, et tente de se relaxer. Brusquement, des haut-parleurs sort un coup de fusil de chasse qui détruit cette ambiance par les perturbations sonores que ce coup de fusil a provoquées. C’est un déferlement de parasites et de sons de toutes espèces, anarchiques dans leur écoulement. Est-ce la marque d’une hostilité des haut-parleurs à tout ce qui est “naturel” ? »
Régis Renouard Larivière, Bernard Parmegiani.