" Recompositions " successives du troisième (Illumina nos), du deuxième (Da pacem domine) et du douzième (Assumpta est Maria) des 20 Chants Sacrés (1603) de Gesualdo (1560-1613), respectivement effectuées en 1957 (n° 3) et en 1959 (n° 1 et 2) ; publication en 1960 à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance de Gesualdo.
A l'époque où il commence à utiliser la technique sérielle, Stravinsky est pris d'un regain d'intérêt pour les polyphonistes des XVe et XVIe siècles ; en 1955, il découvre la musique de Gesualdo et en particulier ces chants à 6 et 7 voix, composés par le célèbre compositeur napolitain après son retour à la Cour de Ferrare. Certains de ces motets sont incomplets et Stravinsky entreprend de les réécrire et d'en achever les parties manquantes. Il explique ainsi son travail : « Après avoir réécrit les cinq parties conservées, j'ai eu le désir irrésistible de compléter l'harmonie de Gesualdo... Ce qui existait n'a été que mon point de départ à partir duquel j'ai recomposé l'ensemble... Je n'ai pas essayé de deviner ce qu'eût fait Gesualdo. J'ai même choisi des solutions qui ne sont certainement pas les siennes. Je n'essaie pas une reconstitution. Je suis dans cette œuvre tout autant que Gesualdo. » L'intention de Stravinsky était de donner cette œuvre à Saint-Marc de Venise avec son Canticum Sacrum, mais les Vénitiens refusèrent d'accueillir l'oeuvre de ce napolitain. En 1960, Stravinsky entreprendra de recomposer trois madrigaux, mais pour instruments, ce sera le Monumentum pro Gesualdo da Venosa ad CD annum
Notice du programme du Festival d'Automne à Paris, 1980.