2 flûtes, clarinette, clarinette basse, violon, alto, violoncelle, contrebasse
faculté de médecine, Marseille
Ensemble Intercontemporain, direction: Jean-Claude Pennetier
En 1980, l'Ircam me commanda une pièce dans laquelle on souhaitait l'emploi de l'ordinateur. Pendant un stage d'informatique l'été de la même année, je commençai a entrevoir le noyau de l'œuvre. Les premières esquisses (du 3 juillet) concernent déjà l'idée principale : comment couvrir une étendue sonore en changement constant mais graduel. Cette étendue devait aller du do dièse 1 au do bécarre 6 dans sa dimension la plus large et, dans sa dimension la plus étroite, du fa 3 au fa dièse 3, avec les micro-intervalles nécessaires à la polyphonie imposée par la structure de la pièce.
A partir de cette idée, il était relativement aisé d'organiser ces étendues changeantes d'une manière organique. Les intervalles de base étaient — et cela d'après un jeu combinatoire assez délicat — la quarte, la sixte. L'ordinateur complétait la partie instrumentale, formée — pour des raisons de timbres — par des familles d'instruments assez peu nombreuses : flûte, flûte basse, clarinette, clarinette basse, violon, violoncelle, alto, contrebass ; quatre couples en stricte correspondance.L'hypothèse de travail à l'ordinateur partait de l'imitation du monde instrumental, mais on évoluait très vite vers une hybridation constante qui devenait la dimension nécessairement autre de la même pensée formelle.
J'ai appelé le morceau Tornasol — mot espagnol qui sert à décrire une qualité de la couleur : peut-être « moiré » — car il me semble qu'il décrit assez bien le résultat sonore par une analogie. Il n'y a presque pas de problèmes de synchronie entre le temps instrumental et les temps de la bande. Les décalages « inévitables » ne sont pas « évités », car ils font partie de la nature du discours. D'autre part la bande s'arrête à plusieurs reprises quand son rôle n'est plus nécessaire et cela sert aussi de point de repère. Il me semble évident qu'une idée compositionnelle comme celle que je viens de décrire était impossible sans l'ordinateur. Celui-ci est en réalité la moitié d'une forme musicale à deux versants complémentaires. C'est la raison pour laquelle les haut-parleurs sont mélangés aux instruments et situés à leur niveau.
Mon assistant fut le compositeur Denis Lorrain, dont l'aide m'a été précieuse et indispensable. Pour finir, je rappellerai une chose qu'on ne peut oublier tant elle est archiconnue : cette recherche formelle et de typologie de langage est au service de la passion communicative, au moins telle que je la conçois.
Ceci est un extrait. La version complète est disponible à la médiathèque de l'IRCAM.
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