L’idée originale de la pièce est née d’un passage du Journal d’Anaïs Nin. J’ai été frappée par la vivacité et la puissance de ses mots, surtout quand ils ont trait aux relations inter-personnelles, en particulier l’éveil amoureux et le désir. J’ai demandé à la poète Séverine Daucourt d’écrire un texte original qui a servi de point de départ pour ma pièce. Ce texte, centré sur les paradoxes et les troubles de l’éveil amoureux, a inspiré l’ambiance et la trajectoire de l’œuvre et a fourni les mots, les phrases et les schémas phonétiques de la partie vocale. Je voulais créer un environnement organisé autour de la chanteuse, en utilisant l’électronique générée par la voix en temps réel. Cette électronique est parfois comme une extension de la voix, et d’autres fois une entité ambiante et contrastée qui remplit l’espace, entourant la chanteuse de sons transformés qui influencent la perception de l’espace et de la profondeur de l’auditeur. La chanteuse s’engage dans une sorte de quête exploratoire de sa propre voix. Cela commence par la respiration, l’air et les phonèmes, puis on passe à des sons plus longs et expressifs.
Après un court interlude où l’on peut entendre un texte compréhensible, on « débloque » une nature plus crue, animale, dissonante, émergeant des textures électroniques. Cela représente le chaos, l’imprédictibilité et la perte de contrôle.
Kayla Cashetta, note de programme du concert du 7 septembre 2020 au Centre Georges Pompidou