Vers 1949/50 se place un tournant qui n'affecte pas seulement le style de Messiaen, mais en fait celui de toute la musique contemporaine. Avec ses Quatre Etudes de Rythme, dont Modes de Valeurs..., Olivier Messiaen utilise la technique sérielle, non plus seulement telle qu'elle avait été mise au point par Schoenberg, mais en l'étendant à tous les paramètres du son. Cette étude utilise quatre «modes» : un mode mélodique (36 sons), un mode de durées (24 valeurs), un mode d'attaques (12) et un mode d'intensités (7 nuances). Une règle : dans le déroulement de l'oeuvre, chaque son donné apparaît toujours avec la même durée, la même intensité et la même attaque. Du fait de l'invariance des sons, l'oeuvre dégage à l'audition une certaine impression de monotonie, mais ce sont de ces trois minutes de musique de piano, révélées au cours d'une mémorable soirée des sessions d'été de Darmstadt, que sortit tout le mouvement post-webernien de l'après-guerre qui allait bientôt gagner le monde entier.
« Œuvre sans développement » (Pierre Boulez), cette œuvre de caractère essentiellement expérimental orienta en tous cas tous les jeunes compositeurs de l'après-guerre dans le sens, extrêmement fertile tout d'abord, d'une rigoureuse quantification de toutes les données de l'espace sonore.
Programme du concert du 3 octobre 1981 au Centre Georges-Pompidou.