Overlook Hotel représente, ce qui est un peu une constante dans ma musique, une réflexion sur le temps et ses deux directions possibles : un temps directionnel (d'origine occidentale) et un temps circulaire (d'origine orientale), symboliquement une ligne et une spirale. L’organisation formelle que j’utilise souvent et que j’aime beaucoup à cause de son paradoxe, est la contemporanéité de ces deux façons de percevoir le « flux » temporel. En l’occurrence, elles sont mises en scène par l’évolution de deux éléments qui fonctionnent parallèlement. D’un côté, les trois coups de l’électronique, un geste très simple, presque primitif, qui s’imprime bien dans la mémoire de l’auditeur et qui, toujours identique, joue comme une sentence inéluctable qui « arrête » le temps. De l’autre, la partie de l’accordéon, générée par l’électronique, mais qui commence tout de suite un discours indépendant, autonome et suivant une histoire absolument directionnelle jusqu’à ce que j’appelle un « effondrement de la structure ».
Sur le plan technique, j’ai beaucoup travaillé avec OpenMusic pour la génération de la partition et des gestes électroniques, avec Modalys pour la conception de base des timbres de l’électronique (alter ego de l’accordéon) et avec Max/MSP pour l’interaction en temps réel avec l’instrumentiste.
Luca Antignani.