Cette installation est composée par un système de deux ordinateurs en réseau qui gèrent 32 voix à travers 182 haut-parleurs. Un système de captation qui comprend quatre senseurs de luminosité, un capteur d'humidité et un autre de température, le tout relié au réseau, lui fournissant des informations sur l'environnement.
Ces informations agissent directement sur une synthèse sonore réalisée par un orchestre de douze "granulateurs" (moteurs de synthèse granulaire*) qui transforment les sons des animaux enregistrés à l'abbaye.
Les relations de dépendance entre l'ambiance sonore évolutive et les informations de l'environnement se manifestent à plusieurs niveaux. Par exemple, la montée ou la descente de la température peuvent entraîner des changements de vitesse dans le déplacement des voix parmi les haut-parleurs qui sont dispersés dans le jardin. Les variations de luminosité peuvent changer la séparation ou la taille des grains.
Le résultat final est une musique "jouée" en temps réel par les conditions constituant l'habitat : la lumière, l'humidité et la température. La pièce est aussi un jeu de perception, qui vise à changer notre échelle d'écoute, afin de pénétrer dans un espace ou l'on a des "oreilles" d'insecte.
La production et la perception du son en termes de rythme et de fréquence de certaines espèces d'insecte subissent l'influence directe de l'humidité et de la température.
Cette installation est donc un espace créé à partir de la métaphore de muter notre perception humaine en perception d'insecte.
Daniel Zea, site internet du compositeur.