Le titre de cette pièce indique d'emblée le propos du compositeur, qui vise à tirer profit des subtiles qualités sonores des deux instruments mis en jeu. La pièce, qui dure environ quinze minutes, déroule deux mouvements explorant des registres nettement distincts. De tempo rapide, le premier mouvement, essentiellement rythmique, use de la division traditionnelle de l'octave en douze demi-tons, tandis que le second recourt aux quarts de ton.
Entièrement écrit pour la flûte en ut, ce premier mouvement mobilise une percussion dominée par les bongos, les tom-toms, les crotales, les cowbells (« cloches à vache ») et les logdrums. Outre les quarts-de-ton, le second mouvement, d'esprit essentiellement ornemental, use d'une percussion volontiers méditative, centrée sur les percussions métalliques (cymbales, lames de scie, metal blocks).
Écrite pour flûte alto, ce mouvement recourt à des modes de jeu moins traditionnels, tels que les glissandi ou les sons sifflés (whistle-tones). Malgré ces différences, les deux mouvements suivent un principe formel indentique : l'un comme l'autre se compose de plusieurs sections enchaînées (huit pour le premier mouvement, dix pour le second), organisées chacune autour d'une note pivot distincte et d'une couleur instrumentale particulière. Dans la primeur qu'elle accorde à l'exploration du timbre instrumental, l'œuvre reflète l'influence de certaines traditions musicales extraeuropéennes, celle de l'Inde tout particulièrement. Cette filiation demeure toutefois purement indicative, la partition révélant un propos fermement ancré dans la création musicale européenne d'aujourd'hui.