Le Belle Relazioni est une exploration des frontières entre les relations verticales et horizontales, et en particulier entre l’harmonie et la mélodie. Un des problèmes de la musique contemporaine qui n’adopte pas un langage commun est de savoir quel type de relations harmoniques motive le passage d’un accord au suivant. La musique atonale (ou plutôt : sans tonalité) est-elle seulement une suite arbitraire d’accords ? Quel genre de processus harmoniques doit être imaginé pour réaliser une logique harmonique perceptible ? D’un côté, nous avons l’esthétique du « continuum » qui suggère l’adoption de processus de transformation, et d’un autre côté nous avons toutes les organisations possibles de systèmes arbitraires, discontinus ou complémentaires.
Un autre problème est celui des lignes mélodiques : quels types de lignes mélodiques peuvent être développées à partir d’une organisation harmonique ; je réfute l’abus de trilles et de tremolos comme unique moyen de rendre le son plus vif. La mélodie est toujours quelque chose d’autre, souvent inexplicable, c’est quelque chose de miraculeux qui s’appuie sur (et autour de) l’harmonie, qui joue continuellement avec elle, glissant à l’intérieur et en dehors des notes qui la composent. J’ai essayé d’écrire une musique « diagonale » en utilisant des processus et des successions harmoniques, en les confirmant ou en les niant à travers la mélodie. En outre, j’ai cherché à réaliser une structure temporelle en strates, procédé que l’on retrouve souvent dans ma musique.
Lorenzo Pagliei.