Dans cette pièce comme dans bien d'autres, Fedele réserve aux instruments dont il privilégie le rôle dans l'écriture orchestrale des moments tout à la fois préparatoires et libérateurs, qui appartiennent pleinement à l'esprit de la musique de chambre. « Skyline, écrit Fedele, est une expression américaine désignant le profil, la silhouette d'un paysage, citadin bien souvent mais parfois aussi naturel, qui se détache contre le ciel au coucher du soleil. Dans ce sens, la flûte et la harpe décrivent chacun des parcours linéaires qui s'entrecroisent selon une ligne de force que l'on pourrait définir comme diagonale. De fait, d'une situation initiale dans laquelle la harpe assume un rôle de relief expressif, avec des figures à forte connotation sémantique auxquelles s'oppose une flûte dont les interventions ont un caractère évident de ponctuation, on passe progressivement à un renversement des rôles. « La forme symétrique de la composition est scandée par une métrique empruntée à la versification des haïkus et tankas japonais. »
Claudio Proietti, « Ivan Fedele » Les cahiers de l'Ircam, coll. Compositeurs d'aujourd'hui, 1996.